Portage salarial : quels sont les risques et comment les maîtriser ?

Le risque financier

En tant que prestataire de service indépendant, le premier risque est celui du retard de paiement, de l’impayé, ou du paiement partiel si un acompte a été versé. Comme nous l’évoquions dans notre article traitant des impayés et paiement de retard, pour prévenir ces risques, le freelance à tout intérêt à vérifier la situation financière de son client et sa réputation avant de s’engager. Il peut aussi établir un contrat et faire des points réguliers avec son client pour s’assurer que le projet suit la direction souhaitée par ce dernier. Il peut également minimiser le montant engagé en demandant un acompte. Enfin, l’indépendant peut s’assurer que son entreprise de portage salarial (EPS) s’engage à l’accompagner dans la prévention du risque d’impayé. L’EPS s’assure alors de vérifier la solvabilité du client et la proposition commerciale du porté, elle effectue également les relances de paiement au besoin.

Si la loi prévoit un délai de paiement par défaut de 30 jours après la réalisation de la prestation, ce délai peut faire l’objet d’un accord entre les parties. Or, la négociation peut être difficile, voire impossible avec de grandes entreprises qui ont pour habitude le paiement à 60 jours. À l’image de ce que nous avons mis en place, certaines EPS versent le salaire des portés, basé sur le minimum défini par la convention collective de portage salarial, avant d’avoir perçu le paiement du client.

Enfin, un risque financier de taille est lié à la société de portage elle-même. Une mauvaise gestion financière peut la conduire à la faillite. Cela peut notamment survenir lorsque la société de portage affiche une politique de frais particulièrement basse. Certaines peuvent aussi appliquer des frais supplémentaires, qui ne sont pas annoncés au préalable. Pour éviter ces pièges du portage salarial, il est important de choisir une EPS solide, qui communique de manière transparente.

Le risque commercial

Le salarié porté a beau être salarié, il reste freelance. Si son EPS prend en charge les questions fiscales et administratives liées à son activité, la partie commerciale (de la prospection à la négociation des missions) repose sur ses épaules. Le risque commercial est de perdre un client sans avoir pu l’anticiper ou ne pas retrouver de nouveau client à l’issue d’une mission. Le risque est plus grand lorsqu’il ne travaille que pour un client à la fois, ce qui est souvent le cas pour un consultant. Face au risque commercial, le freelance peut décider de varier les missions, pour être capable d’offrir un large panel de compétences.

Une autre stratégie consiste à se spécialiser dans un domaine précis afin de se présenter comme un expert du sujet à forte valeur ajoutée. Dans ce cas, le risque provient du marché, en particulier si la prestation proposée peut être rendue obsolète par une loi ou par une évolution des pratiques. Le salarié porté peut alors se tourner vers son EPS pour bénéficier d’une formation. L’accompagnement personnalisé que nous proposons chez Quorélations inclut le conseil en développement de carrière et la proposition de formations si le projet professionnel des portés le nécessite.

En parallèle de ses missions, le travailleur indépendant doit donc veiller à se constituer et à entretenir un réseau professionnel. Certaines sociétés de portage salarial peuvent accompagner les portés sur ce point. Quorélations travaille en synergie avec Hibyrd, société de conseil spécialisée dans la transformation des organisations. Grâce à cette synergie, les portés rejoignent une large communauté de consultants freelance aux expertises variées.

Selon le type de mission qu’il réalise et la durée des périodes d’intermission, le freelance en portage peut aussi faire face à une fluctuation des revenus. Le portage salarial vient apporter une réponse à ce problème grâce à la réserve financière, qui peut être utilisée à tout moment par le salarié porté.

Le risque juridique

Ce risque, qui prend plusieurs formes, est inhérent à l’exercice de toute activité professionnelle en tant que chef d’entreprise ou indépendant. Il peut s’agir d’un défaut de conseil, d’un conflit concernant la propriété intellectuelle d’une création non couverte par un contrat pour un graphiste, d’une erreur compromettant le bon fonctionnement d’un site Internet ou d’une application. Le statut de salarié porté aide à maîtriser le risque de dommages causé à un tiers puisqu’il permet de bénéficier d’une RC pro, c’est-à-dire une assurance responsabilité professionnelle.

Les dommages couverts par la RC pro peuvent être de nature immatérielle, c’est-à-dire qu’elle entraîne des pertes financières. Ils peuvent être de nature matérielle, lorsque le freelance est responsable de la détérioration d’un objet. Enfin, il peut s’agir de dommages corporels entraînant des blessures.

Bien choisir sa société de portage salarial pour prévenir les risques

Certains éléments peuvent vous donner des indications sur la fiabilité d’une EPS au moment d’en choisir une. Son appartenance à un syndicat du portage salarial reconnu montre son professionnalisme. L’EPS peut aussi détenir un certificat de qualité, comme le label PEPS, que nous détenons. Ce label est attribué aux sociétés de portage salarial qui respectent la réglementation en vigueur et les bonnes pratiques du secteur.

Pour aller plus loin, nous vous conseillons également de prendre contact avec l’EPS. Un échange téléphonique permet de se rendre compte du « feeling » qui se dégage de la conversation avec son interlocuteur. Assurez-vous également que la société de portage respecte les obligations contractuelles (convention/charte de portage et contrat de travail, compte-rendu d’activités…). Cet échange sera l’occasion de poser des questions à la société de portage pour s’assurer de son sérieux :

• Pratique-t-elle bien la réserve financière ?
• Le droit aux congés est-il bien pris en compte ?
• L’activité se déclare-t-elle bien au travers d’un compte-rendu d’activité mensuel ?

D’autres critères peuvent donner des indications sur le sérieux de l’EPS, comme sa durée d’existence et les avis laissés par les portés. Sur ces points, Quorélations, qui a été créé en 2008, a décidé d’être transparente en consacrant une rubrique aux « Paroles de portés ».

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